AMZAZI ou la mauvaise foi d'un pseudo-ministre
Suite à un compromis passé entre le comité exécutif de la
coordination nationale des professeurs contraints à la contractualisation et le
ministère de l’éducation nationale samedi dernier, le secrétaire général du département
de Said AMZAZI s’est engagé à suspendre
toutes les procédures administratives et juridiques entamées contre les
grévistes moyennant que ces derniers regagnent les classes à partir du lundi 15
avril, en attendant les conclusions d’un deuxième tour des négociations prévu
pour le mardi 23 avril où selon, le communiqué du ministère, le dossier sera
traité dans sa « globalité ».
Or, au moment où, enfin, l’image d’un terrain d’entente entre le
ministère tutelle et les professeurs, en grève depuis plus de sept semaines,
commençait à s’ébaucher, des membres du comité exécutif furent indignés de se
voir traiter de « militants cartonneux », de « vendus » et de « corruptibles »
par un responsable de la direction provinciale de Mediouna (E.J.) très proche
du Ministre, dans un commentaire sur les réseaux sociaux la nuit du dimanche
avant la rentrée.
Le matin du lundi, à Boujdour, des enseignants illégalement licenciés
pour abandon de poste furent interdits d’accès à leurs établissements sous
prétexte qu’ils ne possèdent plus le statut juridique leur autorisant d’y entrer,
tandis que d’autres, à leur tour, furent contraints de répondre à des justificatifs
pour absence injustifiée ou encore de signer des documents administratifs « traquenards » ;
ce qui fut, au dire des enseignants concernés, une transgression effective à l’accord
passé avec le ministère.
Pire encore, le soir du même jour, le ministre Said AMZAZI, de
retour d’un festival équestre auquel il a préféré assister au lieu de s’asseoir
à la table du dialogue avec les enseignants grévistes, fait montre d’une «mauvaise
foi» en confiant à un journal électronique que la possibilité d’un accord
conclu avec les syndicats autour de l’intégration des enseignants contraints à
la contractualisation dans le système de la fonction publique est strictement inenvisageable
et que le 23 avril sera consacré seulement au renforcement de la confiance
entre le ministère et les enseignants.
En réaction à ces sorties médiatiques jugées « irresponsables »
par le secrétaire général de la confédération démocratique du travail (CDT), un
conseil exceptionnel du comité exécutif de la coordination nationale des
enseignants contraints à la contractualisation s’est tenu le mardi à Marrakech
où, après l’évaluation des données susmentionnées, le conseil a décidé, après
vote, de prolonger la durée de la grève jusqu’au jeudi 25 avril.
Cette situation de crise, attisée par les propos cauteleux du ministre,
atteste de « la mauvaise foi » d’un homme politique peu mâture. Au
lieu d’emprunter la voie démocratique du dialogue susceptible de déboucher sur
un accord définitif pour répondre, ne serait-ce qu’en partie, aux
revendications des grévistes, c’est en baratineur invétéré que le ministre s’applique
à traiter le dossier en adoptant un discours plutôt sournois et comminatoire.
Bien que sa formation académique soit louable à beaucoup d’égards, le ministre –personne
ne peut le nier- manque de charisme.
Cet acte de « mauvaise foi », pour ne prendre que l’exemple
de ce pseudo-ministre, montre que le chemin vers la transition démocratique sur
lequel s’est engagé le Maroc depuis 2011 risque de sombrer sur l’écueil de l’absolutisme
et de l’abus du pouvoir. Au parlement, le ministre du bricolage fredonne sur un
air idiot : « la qualité ! la qualité !». Sur le terrain, des
écoles sont fermées et des millions d’élèves déscolarisés; et l’idiot,
pas très sûr de lui, rassure les familles : « l’année blanche n’aura
pas lieu.».
Certes, il ne se trompe pas ! Mais, attendons! Parle-t-il des grands oubliés du milieu rural ou de ses propres filles à Lycée Descartes ?
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