Du temps de Platon et d’Aristote, la réflexion sur le langage a pris de grandes envergures. D’une part, le disciple de Socrate dont Nietzsche disait qu’il est l’homme qui n’écrit pas a étayé sa théorie du langage, si théorie il y a, sur un système dialectique où il oppose, tour à tour, l’oral à l’écrit et le mot à l’idée. En effet, dans Le Phèdre, Platon dénonce le caractère sophistique et captieux de l’écriture[1] au profit de la parole dont il exalte les innombrables vertus. Pourtant, tout l’atout de la spéculation platonicienne sur  le langage réside en ceci que, reposant sur le dualisme qui oppose le sensible à l’intelligible, le philosophe grec considère que le mot n’a d’être que s’il participe à l’Idée qu’il exprime. Dans le Cratyle, en faisant d’une pierre deux coups, le maître de Platon rejette, tour à tour, et le conventionnalisme d’Hermogène et le naturalisme de Cratyle, au nom d’un essentialisme qui prône l’unité ontologique du langage et de la réalité idéale qui s’exprime à travers lui. Si, au même titre qu’Hermogène, Gorgias considère que « rien n’existe : même s’il y avait de l’être, il serait inconnaissable ; et même s’il y avait de l’être et qu’il fût connaissable, il serait incommunicable à autrui. »[2], Socrate, au contraire, suggère que le langage n’a d’être, de réalité sensible et intelligible, que s’il participe à l’Idée qu’il dit en la disant. C’est l’Idée qui donne vie et existence au mot en tant que celui-ci est ce dire inédit de l’idée.
            D’autre part, il est certain que la linguistique occidentale doit une fière chandelle à l’apport théorique aristotélicien, dans la mesure où l’auteur de De interpretatione  fut, sinon le premier, du moins le promoteur de ce que la linguistique (post-) saussurienne appellera, par la suite, le «triangle sémiotique » dont les angles sont déterminés par les notions de parole, concept et chose. Nul ne peut nier, d’ailleurs, que la transition de Platon à l’auteur de la Poétique fut concomitante du pas-sage d’une vision dichotomique du rapport de la proposition à l’Idée à une conception tripartite du langage où l’on peut discerner la relation entre les états d’âme, les sons et les lettres :     
 « La parole est un ensemble d'éléments symbolisant les états de l'âme, et l'écriture un ensemble d'éléments symbolisant la parole. Et, de même que les hommes n'ont pas tous le même système d'écriture, ils ne parlent pas tous de la même façon. Toutefois, ce que la parole signifie immédiatement, ce sont des états de l'âme qui, eux, sont identiques pour tous les hommes; et ce que ces états de l'âme représentent, ce sont des choses, non moins identiques pour tout le monde»[3]
Il est clair, à présent, que là où on peut détecter un hiatus dans la confrontation des théories du maître et de son disciple, c’est, d’abord et surtout, au niveau du rapport du parler à l’écrit. Si Platon, et derrière lui Socrate, concevait l’écriture comme une pratique mnémocide[4], Aristote lui confère, tout au moins en la reléguant à un second degré, un statut épistémologique dépendant de la parole comme traduction immédiate et signifiante d’un état d’âme intérieur. D’où l’auteur de De la Grammatologie, dans sa tentative d’assoir les socles d’une théorie de l’écriture, en vient à arguer que « l’écriture est le signifiant du signifiant ».[5]. Est-ce dire que le langage s’en réduit à la parole et que l’écriture ne jouit pas d’un statut ontologique autonome en soi et existant pour soi ? Il n’en demeure pas moins vrai que, sur ce point, la tradition occidentale est, pour ainsi dire, moins socratique qu’aristotélicienne. La preuve en est que, se fondant sur le critère de l’éminence de la scribalité sur l’oralité, elle ne cesse de  s’autoproclamer, à cor et à cri, comme étant hiérarchiquement supérieure aux sociétés orales. Ce qui « explique peut-être ce mépris latent » qu’elle a « pour les sociétés sans écriture »[6].
               Dans le même sens, si pour Platon, le mot n’acquiert d’être qu’en participant à l’Idée qu’il exprime, Aristote ne semble pas, d’emblée, en dire autrement. Or, là où le premier aspirait, par le recours à la méthode maïeutique, à replâtrer toute éventuelle béance qui pourrait altérer le rapport de compatibilité entre le mot et l’Idée, le second constate, sur la base de données empiriques, que, quoiqu’il ne s’agisse pas, d’apparence, d’un rapport purement extrinsèque, l’envisageabilité d’une dénivellation entre celui qui veut dire et ce qu’il dit n’est pas à dénigrer. A y voir clair, il s’avère qu’à la différence de son maître-à-penser, Aristote conçoit le rapport du mot à l’être comme étant un rapport motivé par une intentionnalité. Autrement dit, loin de servir à la réalisation de la plénitude ontologique de l’être de l’Idée, l’être du mot consiste dans cet acte même par lequel il tend à signifier. Il en découle que, mu par un telos, c’est-à-dire par une finalité, le langage est un dépassement de soi-même vers l’être pour lequel il veut véhiculer une signification. En somme, si Platon, face à Hermogène et Cratyle, adopte l’essentialisme comme principe régissant la relation du mot à l’Idée, Aristote, ayant fondé sa théorie sur un système tripartite, caractérise, d’un côté, le lien entre les choses et les affections, concepts, impressions et images comme étant un lien naturel de ressemblance, et, de l’autre côté, le rapport entre ces états d’âme et la parole ou l’écriture comme étant un rapport conventionnel de symbolisation. D’où il ressort que le premier rapport, naturel, est identique chez tous les hommes, alors que le second, conventionnel, diffère d’une société à une autre, d’où justement toute cette panoplie de langues dont l’origine mythique nous est symboliquement véhiculée par le mythe de  la tour de Babel[7].                                    
                  Richissime en empreintes impérissables concernant les grandes questions philosophiques en rapport avec Dieu, le temps et le langage, la pensée augustinienne, fortement imprégnée par la dialectique, tient, en vérité, toute sa vigueur d’une synthèse de l’aristotélisme et du stoïcisme. N’ayant pourtant guère consacré de traité à la question du signe, la conception du langage chez Saint-Augustin se trouve esquissée principalement dans De Dialectica. Concevant la relation entre le mot et la chose comme étant, par essence, une relation de signification, Saint-Augustin est à considérer, sur ce point, comme le précurseur de la linguistique moderne, en ce sens qu’il fut le premier à penser le langage comme étant un système de signes, distinguant, par ailleurs, les signes naturels des signes conventionnels. Or, là où le point de vue de l’auteur de De Dialectica diverge avec celui de ses prédécesseurs, c’est au niveau de la relation du signe à la chose. Si Platon prônait la conformité du mot à l’Idée de la chose, et si Aristote analysait le rapport du mot à la chose dans le discours comme étant un rapport de substitution, Saint-Augustin, au contraire, prend la relation du signe à la chose dans le sens d’une relation d’implication. L’exemple le plus révélateur en est celui de la fumée qui, impliquant naturellement le feu, y sert, en même temps, de signe. Au même titre que les signes naturels, les mots impliquent les choses dont ils sont les signes. Bien entendu, cette différence de conceptions est sous-tendue d’une différence de visions géométriques, celle des premiers étant purement paradigmatique, celle de Saint-Augustin étant syntagmatique par excellence.
               Par ailleurs, ne nous est-il pas permis, dès lors, de déceler dans la théorie augustinienne du signe une reconnaissance du pouvoir suggestif et évocatoire du signe comme étant «ce qui, se présentant en tant que tel à la perception sensible, présente aussi quelque chose à la perception intellectuelle »[8] ? La réponse à cette question, aussi précieuse qu’elle puisse être, ne vaudrait pas la conclusion qu’en a tirée le penseur nord-africain, formulée sur une modalité prescriptive où l’on peut toucher l’influence néo-platonicienne :« il faut attacher plus de valeur aux choses signifiées qu'aux signes, car tout ce qui n'existe qu'en fonction d'autre chose a nécessairement moins de valeur que ce en fonction de quoi cela existe »[9].-Ceci ne va pas sans nous faire penser au Parti pris des choses de Francis Ponge, dont la thèse, s’inscrivant aux antipodes du mallarmisme, est tout aussi proche du cratylisme que de la phénoménologie. Il va falloir attendre  des siècles pour trouver une confirmation à cette idée chez les grammairiens-logiciens de Port-Royal : «Le signe enferme deux idées, l’une de la chose qui représente, l’autre de la chose représentée, et sa nature consiste à exciter la première par la seconde »[10].
                Si c’est à Saint-Augustin que revient le mérite d’avoir conçu les mots comme des signes, c’est à Saussure plutôt que l’on doit le concept de « signe linguistique », élaboré suite à des études sur le Sanskrit et la grammaire de Paṇini. Pour Saussure, le signe est une entité psychique désignant l’unité linguistique d’un signifiant et d’un signifié suivant une relation arbitraire, entendant par là qu’il n'y a pas lieu de parler d’une unité intrinsèque entre l'image acoustique et le concept qu'elle produit dans la langue. Certes, il se peut que, sur ce point, Saussure se soit trahi, parce que, « au fond, comme le note Benveniste, ce n’est pas le rapport entre le signifiant et le signifié qui est arbitraire […], le concept et l’image acoustique sont inséparables et se trouvent en symétrie établie. Ce qui est arbitraire, c’est le rapport de ce signe à la réalité qu’il nomme, autrement dit le rapport du symbole langagier dans sa totalité au dehors réel qu’il symbolise. ».[11] Pourtant, il n’en demeure pas moins vrai que la première révolution de la linguistique saussurienne par rapport au legs antique concerne le rapport du signe au référent. Pour le linguiste suisse, le signe n’est pas régi par un principe téléologique. D’où il finit par déduire que « la langue n’est pas un mécanisme créé et agencé en vue des concepts à exprimer. »[12]. Partant, pour Saussure, les signes se déploient en fonction d’un système propre à une communauté linguistique bien particulière. D’où justement la distinction à l’intérieur du langage entre la langue et la parole, le système théorétique saussurien étant fondé sur des binarités.
              A présent, nous saute aux yeux la question de la relation du langage à la langue. En effet, il semblerait, dans le sillage de la pensée saussurienne, qu’il s’agisse d’une relation d’emboitement, où la langue est subordonnée au langage, opérant dans un horizon limitrophe, alors que le langage est le propre de l’Homme quelle que soit son appartenance socio-culturelle. Confrontée à la parole qui est « toujours individuelle et [dont] l’individu est toujours le maître», la langue est définie, dans le Cours, comme « « la partie sociale du langage », extérieure à l’individu ; elle n’est pas modifiable par l’individu parlant et semble obéir aux lois d’un contrat social qui serait reconnu par tous les membres de la communauté. »[13]. Il en résulte que si le langage est Un pour tous les hommes, les langues diffèrent d’une société à une autre. En un mot, « nous sommes jumeaux par le langage et séparés par les langues.»[14]. 
                  Dans le même ordre d’idées, comme, dans la pensée saussurienne, la loupe est focalisée sur la langue conçue comme un système de signes linguistiques, il est possible d’affirmer, du même élan que Whitney et Sapir, que le langage, pris comme un tout, « n’est pas un fait naturel, une propriété biologique de l’homme, mais un fait social. »[15]. Bien plus que cela, « Le langage est un moyen de communication purement humain et non instinctif, pour les idées, les émotions et les désirs, par l’intermédiaire d’un système de symboles sciemment créés. »[16]. Nous en inférons que, de même que la pensée, le langage, qui en est plus ou moins l’articulation, trace une ligne de démarcation entre l’Homme et l’animal. N’est-ce pas la même idée que voulait insinuer Condillac dans ses Essais sur l’Origine des connaissances humaines ?
« C’est [le signe] qui trace le partage entre l’homme et l’animal ; lui qui transforme l’imagination en mémoire volontaire, l’attention spontanée en réflexion, l’instinct en connaissance raisonnable. »[17]
Ce qui fait, à vrai dire, de l’Homme « un être sociable » -pour ne pas dire social-, ce n’est pas son aptitude à articuler des sons ou à transcrire des graphes, c’est, à plus forte raison, sa propension à communiquer par de signes linguistiques dont il partage un réseau de signification avec les membres de sa communauté. Cela justifie, forcément, pourquoi « Il n’y a pas de société sans langage, pas davantage qu’il n’y a de société sans communication. »[18]. De ce fait, nous pouvons même en aller jusqu’à dire que l’acquisition d’une langue constitue pour l’homme un rebond d’un stade zoomorphique à un stade anthropique, d’un état de nature à un état de culture, d’un statut d’homo alala à un statut d’homo loquens, tant il est vrai que « L'enfant humain à qui on n'a pas appris une langue ne la développe pas naturellement mais devient homo alala; quant aux onomatopées, peu nombreuses, elles peuvent différer d'un pays à l'autre, ce qui prouve qu'elles ne dépendent pas de l'imitation pure et simple du son. »[19].
                 Certes, la réflexion saussurienne sur le signe a marqué d’un saut indélébile toute la pensée occidentale, mais, il n’en reste pas moins vrai que, hormis les notes rapportées par ses étudiants dont on soupçonne, d’ailleurs, la véracité épistémologique, Saussure s’est montré taciturne face à moult interrogations qui ressusciteront la curiosité de ses successeurs. Reprochant au structuralisme en vogue alors la carence de ses théorèmes quant à la question du fonctionnement du langage, le générativisme, tirant son miel de la théorie distributionaliste de Harris, va brouiller les conceptions, en mettant notamment au cœur de sa théorie deux concepts-clés dont le maître-mot est l’ambition de l’élaboration d’une grammaire universelle. Noam Chomsky distingue, en effet, la compétence, c’est-à-dire le  « savoir intuitif, la connaissance implicite de la langue ; l’aptitude à engendrer, c’est-à-dire à produire aussi bien qu’à comprendre de nouvelles phrases », de la performance qui est « la réalisation concrète, dans des énoncés de ce pouvoir qu’est la compétence, c’est-à-dire la matérialisation du système de la langue dans des actes de parole ». Il est possible de trouver dans cette distinction des affinités avec l’opposition chez Saussure de la langue à la parole, mais, il faut souligner que, contrairement à l’aspect normatif dont était souvent enrobé le rapport de l’être aux signes, Chomsky, rejette le concept saussurien de « langue » et préconise, en contrepartie, de savourer le génie du langage en mettant l’accent sur son aspect créateur, générateur, c’est-à-dire sur « l’aptitude du sujet parlant à engendrer un nombre infini de phrases qu’il n’a jamais entendues » [20].
                   Définie comme l’aptitude d’un locuteur natif à formuler et à saisir un nombre illimité de propositions, la compétence permet, en outre, de reconnaître les énoncés mal formés. D’où le concept de « performance » qui ne doit pas, toutefois, être compris comme l’exercice fidèle de la compétence, étant donné, que, dans les actes de parole, les sujets-parlants, aussi compétents qu’ils puissent être, sont influencés par des facteurs extralinguistiques responsables des distorsions qui pourraient éventuellement altérer la nature du discours produit. Bien évidemment :
 « Ce n’est que dans l’idéal […] que la performance est un reflet direct de la compétence. Tout enregistrement de discours naturel mettra en évidence des faux départs des écarts de la norme, des changements en cours de route. Le problème pour le linguiste, de même que pour l’enfant qui apprend la langue, consiste à déterminer, à partir des données de performance, le système sous-jacent des règles que le locuteur-auditeur a maîtrisé et qu’il utilise dans la performance effective.»[21].
Il en résulte que la créativité, telle qu’elle est conçue par Chomsky, régie par des règles qui relèvent de la compétence, ne laisse aucune place à la transgressivité. Saussure, du temps de ses cours universitaires, a pressenti dans la parole individuelle la performance de déroger aux lois de la langue. D’où le concept de «productivité » qui désigne la fabrication de nouvelles unités lexicales dans le cadre des normes prescrites par le système de la langue, lequel concept poussait Montaigne à remarquer : « [Le langage] escoule tous les jours de nos mains et depuis que je vis, s’est altéré de moitié »[22]. Mais, une fois élucidée cette problématique, qu’en est-il de cette question, non moins épineuse, soulevée par Merleau-Ponty. Si « «exprimer, […] n’est […] rien de plus que remplacer une perception ou une idée par un signal convenu qui l’annonce, l’évoque ou l’abrège. » et si « une langue est capable de signaler ce qui n’a jamais été vu. […] », « Comment le pourrait-elle si le nouveau n’était fait d’éléments anciens, déjà exprimés, s’il n’était entièrement définissable par le vocabulaire et les rapports de syntaxe de la langue en usage ? »[23]. C’est aussi cela un système de signes, cette puissance mythique qui possède la propriété de composer et de créer, à partir de schèmes préexistants et limités, de nouvelles unités syntaxiques et sémantiques susceptibles de communiquer, non seulement le nommable, mais aussi l’indicible, l’ineffable et l’inénarrable : « nommer le possible, répondre à l’impossible : [tels sont] les deux centres de gravité de tout langage »[24], se confie Blanchot dans son entretien infini. Autrement dit, la vertu d’une langue est faite de portes entr’ouvertes. Si les structures, et, à un degré moins tangible les signes, sont limitées, les significations sont, en revanche, inépuisables. D’où justement le mythe de l’œuvre inachevée en littérature.


[1]Chez Platon, l’écriture est considérée comme étant triplement illusoire en ceci que :1-Annoncée comme remède contre l’oubli, elle le favorise. Autrement dit, l’acte d’écrire est, en même temps, un acte de renoncement à la faculté de mémorisation puisqu’il exempte celui qui y recourt d’exercer sa mémoire. Certes, le souvenir est préservé de l’oubli, mais, de ce fait, la faculté de mémorisation risque à la longue de s’en trouver réduite. 2-Apparemment source et condition de savoir, elle se révèle cause d’ignorance, dans la mesure où elle inculque au lecteur un ensemble de connaissances qu’il finit par s’arroger comme si c’étaient les siennes, alors qu’elles ne font en rien accroître son Être puisqu’elles sont de l’ordre de l’Avoir. 3- Censée représenter l’auteur qui s’exprime à travers elle, elle risque de le trahir profondément, par ceci même qu’elle offre l’illusion que l’auteur, même absent, est toujours présent derrière son texte. Par conséquent, l’écriture se révèle sujette à toute dérive et perdition. (Cf., Dumoulié, Philosophie et Littérature,)
[2] Fernand-Lucien Mueller, Histoire de la psychologie, de l’antiquité à nos jours, Paris, Payot, 1968, P.48
[3] Aristote, De l’interpretatione, (version numérique)
[4] Mot formé sur la base du préfixe « mnémo-» et du suffixe « -cide»
[5] Jacques Derrida, Op.ci., Ch. II
[6] Jean Molino, La tradition orale, PUF, Collection Que sais-je ?, 1980
[7] Ce mythe trouve son expression dans un épisode de la Genèse. Il se trouve que les habitants d’une ville
qui se sont installés dans une v allée au pays de Shinéar en Orient ont eu l’idée d’ériger une Tour pour atteindre le sommet des cieux ou plutôt pour que Yahvé descende sur terre comme l’instituera Camus dans l’Homme Révolté. Or Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et Yahvé dit : « Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Allons ! Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres ».
[8] Saint-Augustin, De Dialectica (V, 7), Ed. J. Pinborg, 1975  
[9] Ibid.
[10] Michel Foucault, Op.cit., P.78, (cf. Logique de Port-Royal)
[11] Julia Kristeva, Op.cit., P.21
[12] Saussure, Cours de linguistique générale (notes rédigées par Bally et Sechehaye), Payot, 1916, P.121
[13] Julia Kristeva, Op.cit., P.15
[14] Edgar Morin, Op.cit., P. 70
[15] Georges Mounin, la linguistique du XXème siècle, PUF, 1972, P.19
[16] Edward Sapir, Langage (1921), Payot (traduction de Guillemin), 1970, P.12
[17] Condillac, Essais sur l’Origine des connaissances humaines, cité par Foucault dans Les Mots et Les Choses P.76
[18] Julia Kristeva, Op.cit., P.12
[19] Guy Bouchard, Op.cit., P.66
[20] Georges Mounin, Op.cit. P.P. 200-201
[21] Noam Chomsky, Aspects of the Theory of Syntax, Cambridge, MIT Press, 1965, P.4
[22] Michel de Montaigne, Essais (III, 9),
[23] Maurice Merleau-Ponty, Op.cit., P. 22
[24] Maurice Blanchot, L’entretien infini, Gallimard, 1969, P. 61

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